Hervé Montjotin

Rencontres de Bongoût 17 avril 2025
Hervé Montjotin

Hervé Montjotin, un (bon) goût de challenge

« Réussir, c’est être heureux dans ce que l’on fait, et le faire pleinement, à titre personnel comme professionnel », un fil conducteur pour Hervé Montjotin. Ce capitaine d’industrie de 59 ans, marié et père de 4 enfants, 3 garçons et une fille de 32 à 24 ans, est Président exécutif du groupe SOCOTEC, entreprise mondiale spécialisée dans les tests, l’inspection et la certification pour la construction et les infrastructures.

Normalien, agrégé de sciences sociales et diplômé de l’ESCP, Hervé Montjotin est un homme charismatique et inspirant, un meneur d’hommes. Sportif accompli, il pratique la boxe, le ski sous toutes ses formes et l’escrime au niveau compétition. S’il est rompu aux tables de négociation, Hervé Montjotin définit la table comme un lieu privilégié d’échanges et de création de liens. En famille, cuisiner est un moment de partage incontournable.

Votre parcours en trois étapes clefs?
HERVÉ MONTJOTIN : Je débute ma carrière à Paris, chez Bossard Consultants, une très belle entreprise de conseil où je reste 6 ans. A 30 ans, mon chemin croise celui de Norbert Dentressangle, un entrepreneur lyonnais dans le transport international. Le courant passe entre nous et je le rejoins en 1995. Nous nous installons à Lyon, curieux d’une autre vie qu’à Paris. J’ai passé 20 ans jour pour jour dans cette aventure Dentressangle, très entrepreneuriale, contribuant à faire progresser le chiffre d’affaires de 300 millions à 5 milliards, et dans laquelle j’ai exercé de nombreux métiers jusqu’à devenir Président du Directoire. L’entreprise est vendue à un groupe américain et, à 50 ans, je dois me réinventer.
Ce que je crois savoir faire, c’est piloter des entreprises de service à forte composante humaine, embarquer une entreprise dans une trajectoire de croissance et la déployer à l’international. C’est ce que j’ai mis au service de SOCOTEC, il y a un peu plus de 8 ans, une belle endormie franco-française, aujourd’hui présente à l’international, passée de 5000 à 14000 collaborateurs et de 500 millions à 1,6 milliard de chiffre d’affaires pour s’inscrire dans les leaders mondiaux de son secteur.

BG : Vous êtes plutôt lyonnais où parisien ?
HM : Je passe ma vie entre Paris, où se situe le siège de SOCOTEC, et Lyon, où nous avons une grosse base. Je suis le plus parisien des Lyonnais ou le plus lyonnais des Parisiens.

BG : Votre recette du succès ?
HM : Être engagé et courageux, avoir du discernement, savoir prendre du recul et avoir un impact positif sur ses collaborateurs pour les entraîner. Être patron, c’est très physique, cela mobilise énormément d’énergie. C’est pour cela que je fais beaucoup de sport à la fois pour décompresser et pour être en forme.

BG : La table a-t-elle une place importante pour vous ?
HM : J’ai la chance d’avoir une épouse qui est un vrai cordon bleu. C’est un atavisme familial, ma bellemère cuisine très bien. Nous allons beaucoup au restaurant mais la table a un rôle essentiel quand on se retrouve en famille. Même si avec le temps je suis devenu spectateur, nos enfants adorent cuisiner et la cuisine est un lieu de vie familiale central. Pour ma part et un peu à l’ancienne, mon seul domaine réservé est resté le barbecue.

BG : La table est-elle toujours incontournable dans les affaires ?
HM : Quel que soit le pays, en France, en Europe, aux Etats-Unis, la table est un passage obligé pour entretenir des relations professionnelles. Pour autant il y a moins de déjeuners client « à l’ancienne ». Nous faisons de plus en plus de plateaux-repas de qualité au bureau. A Paris, il y a beaucoup de dîners de réseau. Avec des modalités différentes du passé, la table crée néanmoins toujours des moments mémorables, et l’ambiance du lieu est essentielle. Pour illustrer mon propos, je pense à un dîner récent avec des clients étrangers que nous avons emmenés chez « Marcel », rue Stanislas vers Montparnasse. Un lieu authentique avec une cuisine généreuse, gourmande, de tradition française et un patron emblématique. La convivialité a tout de suite opéré entre nous, facilitant des échanges très cordiaux.

BG : Quel est votre type de tables ?
HM : J’affectionne les tables de caractère, les lieux authentiques tenus par des personnalités fortes, celles où l’on a ses habitudes , où le personnel vous reconnaît.
 

BG: Quelques adresses?
HM : Dans le 6eme arrondissement à Paris, proches de notre domicile, « Il Barone », une institution, un italien resté dans son jus des années 70 ; Le « Toritcho », rue Montparnasse, un vrai japonais ; ou « Le Sélect », une des dernières brasseries dans la grande tradition de Montparnasse, où l’on savoure un bon foie de veau ou une belle andouillette. J’aime aussi les restaurants à la mode, selon le contexte et les convives, je pense à « Monsieur Bleu » au Trocadéro ou « Coco » à l’Opéra Garnier. A Lyon, le « Poivron bleu », rue du Professeur Weil dans le 6ème arrondissement, un bistronomique. Les italiens de la famille Morreale, ou le Café Bellecour où nous allons régulièrement le weekend avec mon épouse.
A Ciboure, au Pays Basque, mon lieu de vacances, j’adore « Chez Mattin », la vraie cuisine basque, tenu en salle par la théâtrale Céline.

BG : Vous êtes plutôt salé ou sucré ?
HM : Salé, je suis essentiellement « entrée-plat ».

BG : Des plats fétiches?
HM : Le pot-au-feu ou le vitello tonnato.

BG : Votre cuisine préférée ?
HM : La cuisine italienne, j’apprécie également la cuisine japonaise, voire la cuisine française réalisée par des Japonais.

BG : Un souvenir culinaire de votre enfance ?
HM : Mon enfance, c’est surtout les crêpes que nous mangions en Bretagne où nous passions nos vacances. J’ai réellement découvert la cuisine avec ma belle-famille.

BG : Des souvenirs marquants à table ?
HM : Nous avons découvert cet été avec mon épouse les « Prés d’Eugénie » chez Michel Guérard, un lieu et une cuisine extraordinaires qui nous a marqué. Professionnellement, j’ai deux souvenirs : un déjeuner chez « Pic » à Valence pour fêter une acquisition, peu de temps après qu’Anne-Sophie Pic ait repris la cuisine et un dîner au « 9ème art » dans le 6ème arrondissement de Lyon où nous invitions des partenaires américains, une très belle cuisine française. A chaque fois, la table a véritablement créé des liens et joué un rôle de facilitateur dans nos échanges. Mais je crois que le souvenir culinaire le plus marquant qui me vient à l’esprit, c’est le cadeau que m’a fait, à l’époque, le patron de Renault Trucks, un Italien très relationnel, une magnifique truffe d’Alba dans un bocal, un véritable effet waou.

BG : Côté vins ?
HM : J’aime boire les vins de la région où je me trouve. J’ai découvert véritablement le vin en arrivant à Lyon il y a 30 ans, et notamment les Côtes du Rhône, Hermitage Rouge, Saint Joseph, Côte-Rôtie… Au Pays Basque, je bois du Bordeaux ou de l’Irouléguy du Domaine Brana.

BG : Pour vous ressourcer ?
HM : Nous sommes un weekend sur deux à la montagne, dans le domaine des Arcs. C’est un point de ralliement pour les amis comme pour la famille. J’ai une bonne adresse à Arcs 1600, le « Sanglier qui fume ». Et puis le Pays Basque, racines familiales de mon épouse, vers Saint Jean de Luz ; on y mange aussi très bien, des produits de la mer ou de la terre, avec une influence espagnole.

BG : Côté voyages ?
HM : Je voyage beaucoup pour SOCOTEC, en Europe et aux États Unis. Mais avec mon épouse, nous avons un rituel : tous les ans au mois de mai, nous allons en Italie. Il y a peu d’endroits que nous ne connaissons pas. Nous aimons les paysages, l’ambiance, la cuisine…

Une Rencontre de BONGOUT au restaurant Fratelli Parisi, à Lyon dans le 6ème arrondissement.

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