Kathie WERQUIN-WATTEBLED

Rencontres de Bongoût 03 avril 2024
Kathie WERQUIN-WATTEBLED

SON MANTRA: “JE NE PERDS JAMAIS. SOIT JE GAGNE, SOIT J’APPRENDS” NELSON MANDELA

Fille d’agriculteurs du Pas-de-Calais, elle grandit dans un petit village entre Lens et Béthune. Petite, elle acquiert deux vertus essentielles qui vont guider sa vie, la valeur travail et la culture du bien manger. Pur produit de la réussite républicaine, Kathie est fière de la France qui donne la chance à une petite fille d’agriculteurs de devenir grâce à ses études et à force de travail la Directrice Régionale Auvergne Rhône-Alpes de la Banque de France, dont le N+2 est le Gouverneur de la Banque de France. Biberonnée aux repas de famille qui n’en finissent pas, elle est fine cuisinière et voue une véritable passion pour le vin, surtout les cépages blancs. Si elle ne conçoit le travail que productif, c’est aussi pour garder une place importante à la convivialité après le travail, boire un verre et faire la fête !

BG : Vous arrivez à Lyon en juin 2022
KW: Je me souviendrai toujours, à mon arrivée, de ma première soirée professionnelle sur la terrasse du restaurant Têtedoie à l’Antiquaille. Une coupe de champagne à la main, le coucher de soleil, j’étais en sidération devant le panorama sur la ville de Lyon. J’ai appelé mon mari, resté à Lille pour gérer notre transfert, et je lui ai dit « je suis au bon endroit, ça devrait bien se passer! ». D’autant que nous enchaînions avec un concert de Juliette Armanet aux Nuits de Fourvière. 

BG : Comment petite fille du Pas-de-Calais élevée dans la ferme familiale vous devenez Directrice Régionale de la Banque de France ?
KW: Je fais Sciences Po et en parallèle une prépa ENA où j’ai un professeur d’économie qui est cadre à la Banque de France. Passionnée d’économie, il me remarque et m’incite à passer le concours pour rentrer à la Banque de France et je le réussis.

BG : Un parcours exemplaire qui devrait faire école aujourd’hui, alors que la valeur travail semble disparaître !
KW: J’ai trois valeurs fondamentales, le travail, le travail, le travail. C’est une structure vitale qui tend à disparaître. Fille d’agriculteurs, je n’en serais pas là sans le travail et je remercie tous les jours mes parents de m’avoir inculqué cette valeur. Et que je croise Christine Lagarde, patronne de la BCE, ou que je discute de la recette de la tarte aux pommes avec mes voisins dans mon petit village du Pas-de-Calais, je n’oublie jamais d’où je viens et comment je suis arrivée où je suis.

BG : Quel est le rôle de la Banque de France ?
KW: Elle a en charge la politique monétaire, c’est la banque des banques. Nous sommes une société anonyme, filiale de l’Etat, mais nous sommes indépendants. La BCE décide des taux d’intérêts et coordonne les banques centrales dans la zone euro, l’Etat définit la politique budgétaire, chacun a sa responsabilité propre.

BG : Au quotidien, cela se traduit par quelles actions ?
KW: En Auvergne Rhône-Alpes, nos 440 collaborateurs sont présents dans chaque département et un tiers d’entre eux sont des analystes qui gèrent la cotation de 40 000 entreprises. Quand une banque a besoin d’argent, elle ne peut s’adresser qu’à la Banque de France et nous lui prêtons en échange de garanties. Soit du papier public, soit du papier privé, créances sur des entreprises. La valeur de ce papier dépend notamment de la cotation des entreprises concernées. Nous avons une mission de gestion des pièces et des billets, plus d’une opération sur deux en France se fait encore en cash. Nous avons également une mission sociale, nous gérons les dossiers de surendettement en traitant les relations avec les créanciers. Et puis nous communiquons quotidiennement comme témoin de l’activité économique et financière.

BG : Quelle est votre vision de la situation des entreprises ?
KW: Je suis bluffée de la résilience des chefs d’entreprises. Avec le Covid, on pouvait craindre un effondrement de l’économie. Et malgré la hausse des taux, les entreprises innovent et investissent. L’activité est bien repartie et les marges sont bonnes.

BG : Êtes-vous une femme engagée ?
KW: Je suis membre de différentes associations de femmes et je suis correspondante égalité pour la Banque de France. Je suis embarquée dans de nombreux colloques et échanges avec mes alter ego du G7, FMI ou BCE, pour défendre la diversité et l’inclusion hommes et femmes.

BG : Quel est votre rapport à la table ?
KW: Fondamental, avec la valeur travail, le goût du bien manger est dans mon ADN familial. Chez mes parents, il fallait manger les bons produits de la ferme et un repas c’était des protéines et des légumes. Je me souviens des déjeuners familiaux pour toutes les bonnes occasions, ça commençait à 13 h et on finissait à 21 h. J’ai rencontré mon mari alsacien à Strasbourg lors de mon premier poste, je crois qu’on a fait tous les étoilés d’Alsace, à l’époque on profitait d’une formule jeunes le dimanche. Et puis j’ai surtout découvert le vin, dans le Nord on ne connaissait que la bière ! Passée ensuite à Dijon, j’ai amélioré ma connaissance des Bourgognes.

BG : Vos vins préférés ?
KW: Je suis plutôt cépages blancs. Le Viognier pour sa rondeur, le Chardonnay pour sa fraîcheur. A Lyon j’ai découvert des vins extraordinaires, le Croze-Hermitage, le Saint-Joseph, la Côte-Rôtie, le Condrieu…

BG : Vos plats préférés ?
KW: Venant du monde agricole, je suis plus viande que poisson et plus salé que sucré. J’adore le ris de veau, la tête de veau, la cervelle, les pieds de porc.

BG : Aimez-vous cuisiner ?
KW: Oui et j’aime beaucoup recevoir. Je fais tout, parfois même le pain ! Mes plats de prédilection, c’est la carbonnade avec le pain d’épice, un plat du Nord ou une choucroute. Je fais d’ailleurs aussi la choucroute de poissons !

BG : A Lyon, qu’avez-vous découvert ?
KW: Principalement le pâté croûte.

BG : Vos restaurants préférés ?
KW: Je ne cherche pas forcément les étoilés, les plats sont souvent complexes. J’aime les plats simples bien travaillés à partir de bons produits. A Lyon j’aime Têtedoie coté bistrot avec la terrasse et côté gastro, la brasserie des Brotteaux ou Bergamote à Gerland. A Biarritz où nous allons souvent, je suis fan des ris d’agneau du restaurant Hernani.

BG : Vos passions ?
KW: J’adore le vin, les voyages et l’art contemporain. J’essaie de les réunir souvent. J’ai emmené mon comité de direction pour une visite guidée de la Biennale d’Art Contemporain et ensuite on s’est accordé un moment de convivialité avec quelques bonnes bouteilles. On va refaire cela très bientôt avec la visite de l’expo OBEY au Musée GUIMET de Lyon, près de mille oeuvres de la star américaine du street art, ensuite on fera un apéro chez moi, j’habite dans le quartier. J’ai découvert à Lyon un caviste extraordinaire où l’on a fait une dégustation accompagnée de charcuteries merveilleuses, chez Georges DOS SANTOS à Antic Wine dans le Vieux Lyon.

BG : Le mot de la fin ?
KW: J’aime le travail productif, avec un début, un milieu et une fin. Je suis là pour décider et j’aime aller vite. Il vaut mieux se tromper de temps en temps que de perdre du temps et de passer à côté. On trace et après on boit un verre! Il faut parfois quelques excès pour pimenter la vie, en n’oubliant pas néanmoins que « qui veut voyager loin, ménage sa monture ».

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