Nathalie Pradines

Rencontres de Bongoût 04 avril 2024
Nathalie Pradines

LA PASSION DE L’ENGAGEMENT
Famille, amitié, travail, engagement sociétal,
Nathalie est protéiforme.

Si à quinze ans elle veut être institutrice comme sa maman, c’est dans l’idée d’allier travail enrichissant et utile, à vie de famille épanouie. La vie en décide autrement . Après des études de psycho et de communication, elle se lance dans l’entreprenariat et monte son agence en 1994, rue Royale au dessus de la Mère Brazier. En 2021, elle vend son agence de communication Comadequat au groupe Vertical dont elle devient country manager France. Femme d’action, elle revendique la juste place de la Femme dans la société et crée avec Marie Sophie Obama ( présidente déléguée de LDLC ASVEL Féminin) l’association « Les Lumineuses » pour faire la promotion de la performance au Féminin. Très impliquée dans ses nombreux mandats, elle a le sentiment d’être en apprentissage permanent, tout en assurant une passerelle essentielle avec le monde de l’entreprise. Amie fidèle, maman attentive, elle sait cloisonner vie sociale et vie privée pour ne pas imposer ses choix à ceux qui partagent sa vie. Pour son interview dans BONGOUT, Nathalie nous invite à passer à table au restaurant Mojgan, 20 rue Royale. Un retour aux sources.


BG : Nathalie, pourquoi avoir choisi ce restaurant iranien ?
NP: J’aime beaucoup ce restaurant noté 14,5 au Gault &Millau et trophée de la gastronomie 2019 dans la catégorie cuisine du monde. J’ai connu Mojgan, sa cheffe propriétaire aux FCE ( Femme Chef d’Entreprise). Il me paraît essentiel, avec elle, de soutenir la cause des femmes iraniennes. Et puis c’est un clin d’oeil à mes débuts d’entrepreneure. J’ai créé mon agence au numéro 12 de la rue Royale.

BG : Nathalie, comment vous définissez-vous ?
NP: J’assume et j’ai envie d’être tout à la fois une fille attentionnée, une maman et une grand mère affectueuse, une amie fidèle, une compagne aimante et une professionnelle reconnue et engagée.

BG : Une sorte de femme idéale !
NP: Les injonctions de notre vie contemporaine nous le demandent... et j’avoue ne pas avoir envie de choisir entre l’un ou l’autre des pans de ce qui fait la vie d’une femme. Tout m’est indispensable. Cela étant, c’est aussi ce que l’on attend des hommes aujourd’hui...

BG : Quel est votre parcours ?
NP: Après mes études, je rejoins Bertrand Barré dans son agence de design et de conseil en innovation (devenue Zebra). En 1994, je deviens entrepreneure, étonnamment avec l’idée de pouvoir mener de front vie de maman de deux jeunes enfants et vie professionnelle. Je crée N&Ns avec une autre Nathalie. Quelques années passent et l’agence devient BONNE RÉPONSE spécialiste des Relations Presse. En 2013, nous nous développons dans les différents métiers de la communication et l’agence devient COMADEQUAT. En 2021 COMADEQUAT intègre le groupe VERTICAL, dont je deviens directrice générale adjointe puis directrice France.

BG : Vous avez visé juste si l’on en croit le développement du groupe VERTICAL.
NP: Le groupe a en effet racheté 22 agences en un temps record, rassemble 300 collaborateurs et réalisera 40 millions de chiffre d’affaires. Nous tissons un maillage national et une transversalité des métiers de la communication. Ma mission est passionnante. 

BG : Vous êtes une femme engagée. Pensezvous qu’une vie réussie ne peut être qu’engagée ?
NP: Je crois qu’on se réalise avec le partage d’expériences, l’envie d’apprendre en permanence et le soutien et l’action pour des causes qui vous semblent fondamentales.

BG : Quels sont les mandats qui vous ont le plus marqué ?
NP: Tous les mandats sont pour moi de réels engagements et je m’y implique. Que ce soit au Musée des Tissus pour sa richesse culturelle, à EUREXPO pour participer au rayonnement de ce formidable outil de promotion, à la COMUE où j’assure un lien entre le monde Universitaire et l’Entreprise, ou encore au Comex d’entrepreneurs pour la planète, car je crois que c’est avec l’entreprise que l’on arrivera à créer un modèle vertueux pour la nécessaire transition écologique. Mais de tous mes mandats, c’est certainement en tant qu’élue CPME à la CCI de Lyon et de la CCI de Région que j’ai le plus acquis d’expérience et progressé dans ma mission d’entrepreneure. Au contact de mes pairs, j’ai acquis la conviction qu’il n’y a pas de stratégie d’entreprise, mais des stratégies d’entrepreneurs appliquées à leur entreprise.

BG : Sportive et ex-basketteuse, vous êtes également très investie sur ce registre.
NP: Le basket est un sport où l’endurance et la persévérance sont essentielles. J’y ai vécu de grandes victoires d’équipe, mais aussi acquis la résilience, l’apprentissage de l’échec, qualité essentielle pour un chef d’entreprise. Je suis associée et co-fondatrice de l’ASVEL Féminin et je ne rate aucun match. Le sport au féminin mérite davantage de reconnaissance et j’ai la volonté de participer à le faire sortir des coulisses. Je suis particulièrement agacée par le silence qui règne sur les performances féminines : quand l’équipe féminine de l’OL est pour la 8ème fois victorieuse de la Ligue des Champions, ça ne fait pas la « Une » de l’EQUIPE, c’est juste incompréhensible !

BG : Vous avez créé l’association « les Lumineuses », quelle est son ambition ?
NP: J’en suis cofondatrice avec Marie Sophie Obama. Notre ambition est de promouvoir la performance au féminin sous toutes ses formes. Nous voulons montrer comment, pourquoi et en quoi les femmes ont un impact positif et moteur dans la société. Nous réalisons chaque année un grand événement à Lyon qui fédère de nombreuses initiatives. L’idée c’est d’être une caisse de résonnance, d’occuper le champ médiatique par le biais de nombreuses tables rondes et rencontres pour exprimer le talent et les réussites.

BG : Y a-t-il de la place pour une Nathalie côté cour ?
NP: Je m’efforce de préserver ma vie privée. Je suis quelqu’un de très fidèle à mes proches. Côté cour, je suis plutôt jean-basket et sans fard.

BG : Quelle est votre définition du bon goût ?
NP: C’est la distinction, au sens distingué et remarquable. Rien à voir avec le luxe. D’abord être à sa place au bon endroit, avec élégance et intelligence. Je parle de celles du coeur bien entendu.

BG : Et le bon vivre ?
NP: Être aligné avec ce que l’on est et avec ce que l’on a envie de vivre. Peu importe l’endroit, s’y sentir bien et en accord avec soi-même et les gens qui sont avec vous.

BG : Vos souvenirs mémorables ?
NP: C’est toujours en partageant des moments avec des gens qui me sont chers. Cela a pu être dans un autocar au fin fond du Sénégal avec des chèvres sur le toit, en Thaïlande dans un orphelinat, à New-York sous la neige, un déjeuner dans un restaurant sur la plage de l’Estagnol dans le Midi suivi d’une partie de cartes, ou chez Bejgueni ,un petit boui-boui à Marrakech. J’ai aussi vécu de nombreuses aventures en solitaire, comme une retraite silencieuse dans un monastère, une traversée du désert à pied ou plus récemment une parenthèse isolée en Grèce pour écrire. Mais en fait je ne suis jamais vraiment seule, j’emmène toujours avec moi dans ma valise les êtres chers, pour réfléchir au sens de ma vie et à la place qu’ils y occupent.

BG : Que représente la table pour vous ?
NP: D’abord les gens qui sont autour et avec qui on partage des bons moments. J’aime cuisiner, quand j’ai le temps, pour recevoir des proches. Par contre je n’ai pas de plaisir à faire la cuisine au quotidien. Et je n’ai pas d’attirance particulière pour les grandes tables. La table c’est avant tout un moment choisi avec des gens, quel que soit le lieu.

BG : La table a t-elle toujours un rôle important dans les affaires ?
NP: Certainement, d’abord parce que les déjeuners ou les dîners se font plus rares avec le nouvelle organisation du temps de travail, mais aussi parce que la table permet de briser la glace et de découvrir les gens autrement. Cela permet de créer d’autres liens qu’une réunion formelle.

BG : Quelle est votre recette du succès ?
NP: D’abord d’être aligné avec soi-même et se donner les moyens de ses ambitions. J’ai une profonde conviction pour la valeur travail. La compétence technique ne suffit pas, le savoir être est essentiel. Comme dans une prise de parole en public par exemple, il y a le contenu et le sens des mots, mais le non verbal et le para verbal font ou non le succès. Et puis la confiance en soi. Je crois aussi qu’il faut avoir l’envie et l’humilité d’apprendre en permanence.

BG : Croyez-vous à la chance ?
NP: Je crois davantage à la capacité à savoir reconnaître et saisir les opportunités quand elles se présentent et à les transformer.

BG : Qu’est ce qui vous donne envie d’avancer ?
NP: Les convictions et l’action. C’est le chemin qui m’intéresse, pas le bout du chemin. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Ma satisfaction est dans le quotidien car le chemin est quotidien.

BG : Votre île déserte ?
NP: Je l’ai. C’est ma maison de pêcheur, les pieds dans l’eau sur l’île d’Eubée en Grèce. 

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