Pierre Streiff

Grenoblois pure souche, Pierre Streiff est un rassembleur, un bâtisseur. Son mot d’ordre : « Dans l’entreprise comme dans le sport, quand on part, c’est pour gagner ». La cohésion d’équipe, c’est la recette du succès pour ce patron engagé qui a compris très jeune l’importance de la délégation pour progresser ensemble et relever des challenges. Epicurien, il considère la table comme un facilitateur dans les relations sociales, un moment privilégié pour découvrir l’autre.

BG : Successivement Président de la Fédération du Bâtiment de l’Isère puis du MEDEF de l’Isère, vous êtes désormais Président de la CCI. Quel est votre moteur ?
PIERRE STREIFF : L’entraide, l’accompagnement, le partage d’expérience et puis l’envie de renvoyer l’ascenseur. Quand j’ai créé mon entreprise en 1987, j’ai eu la chance d’être soutenu et accompagné par les organisations patronales et par la CCI, notamment en la personne de Christian Gauduel, son président. Alors c’est normal que je fasse à mon tour profiter les chefs d’entreprise de mon expérience et de mon temps. Et puis cela me permet de prendre du recul et de donner davantage de liberté et de responsabilités à mes collaborateurs.

BG : Les étapes clés qui ont marqué votre parcours ?
PS : Dans les années 80, j’ai démarré comme pilote professionnel en monoplace, Formule Ford et Formule 3 ; je pensais faire carrière comme mon frère ainé Philippe, pilote de F1 chez Ligier. Mais le destin en a décidé autrement, et je me suis lancé dans l’entreprenariat en rachetant une petite entreprise de 20 salariés spécialisée dans le génie climatique. Et tout au long de ma carrière, mes différents mandats patronaux m’ont fait prendre conscience du rôle du collectif, un véritable fil conducteur.

... je me suis lancé dans l’entreprenariat en rachetant une petite entreprise de 20 salariés spécialisée dans le génie climatique.

BG : La principale qualité d’un dirigeant ?
PS : Savoir écouter, déléguer, faire confiance. Laisser ses problèmes à l’extérieur, car vous êtes le baromètre de la vie de l’entreprise, et tel un chef d’orchestre, c’est vous qui donnez le « la » à vos collaborateurs.

BG : Présentez-nous votre entreprise…
PS : Streiff est spécialisée dans le génie climatique pour l’industrie et le tertiaire. L’entreprise rassemble 300 salariés, réalise 65 millions d’€ de chiffre d’affaires et couvre tout Rhône-Alpes. C’est véritablement ma deuxième famille avec des collaborateurs très impliqués, c’est le facteur clé du succès.

BG : Votre plus beau succès ?
PS : Avoir bâti une belle entreprise toujours indépendante avec une forte notoriété et prendre toujours autant de plaisir à venir au bureau ou à défendre nos couleurs dans les négociations. 

BG : Etes-vous épicurien ?
PS : Oui, j’aime les plaisirs de la table et le bon temps partagé autour d’une table.

BG : Quelle est la place de la table dans vos affaires ?
PS : C’est un moment privilégié, à l’écart des problématiques business qui se négocient dans un bureau. A table, on fait tomber les barrières, on apprend à se connaître et on crée un lien privilégié.

BG : La relation à la table a-t-elle évolué ?
PS : Oui, les gens font de plus en plus attention à ce qu’ils mangent. La nutrition comme le sport sont des composantes importantes dans la vie d’un chef d’entreprise. Le temps consacré au déjeuner a beaucoup diminué. Je privilégie souvent les plateauxrepas pour des réunions. Pour des repas d’affaires, je préfère les diners, on est moins pressé et on se lâche davantage.

BG : Votre cuisine préférée ?
PS : J’aime varier les plaisirs entre la cuisine de tradition française, les spécialités italiennes et les saveurs asiatiques. 

BG : Un plat qui vous rappelle votre enfance ?
PS : Les endives au jambon que faisait ma mère et sa salade de pissenlits avec des oeufs mollets et des lardons.

BG : Un plat auquel vous ne résistez pas ?
PS : La blanquette de veau.

BG : A quelles tables peut-on vous croiser ?
PS : A Grenoble, à la Maison Aribert ou chez Chavan à Bresson ; à Paris, au George, le restaurant italien de l’hôtel George V, au sushi bar de Yannick Aleno ou à l’hôtel Costes. 

BG : Vos vins et alcools ?
PS : Je bois essentiellement du Bordeaux et bien sûr, de la Chartreuse.

BG : Pour vous ressourcer ?
PS : Faire quelques tours de circuit pour garder la bonne trajectoire, assister à un match du FCG Rugby Grenoble dont je suis un fervent partenaire et passer de bons moments entre amis ou en famille, à la montagne, car nous avons la chance d’être dans un environnement ultra-privilégié.