Vincent Guilbert

Rencontres de Bongoût 30 avril 2024
Vincent Guilbert

Un goût d’ailleurs

Vincent, la trentaine, est lyonnais. Epris d’aventures lointaines, il part à la conquête de l’Indonésie pour créer son entreprise avec un concept novateur dans l’hôtellerie. Avec BONGOUT, il nous raconte son aventure et ses projets.

Vincent Guilbert
Vincent Guilbert
Vincent Guilbert

BG: Les quelques étapes clefs de votre projet.

VG: Etudiant en gestion à l’IESEG de Lille, après de nombreux stages exotiques, je fais une césure à Bali et je  décide de faire mon mémoire de fin d’études sur le management en Indonésie. Convaincu de tous les atouts de ce pays d’un point de vue touristique, je passe cinq ans à acquérir de l’expérience dans différents métiers de l’hospitality. Au sortir du covid, quelques opportunités se présentent et je m’associe avec deux amis pour racheter un hôtel qui avait déjà une certaine notoriété : The Farm. Et l’aventure commence en septembre 2021. Après plusieurs mois de travaux et un agrandissement on réouvre au printemps 2022.

BG: Sur quoi reposait la notoriété de cet hôtel?

VG: Fondé en 2015 par deux australiens, c’était une auberge de jeunesse. Avant la pandémie, l’hôtel s’adressait essentiellement aux surfeurs, car sur cette île il n’y avait pas grand chose.

BG: Vous avez créé un nouveau concept.

VG: La pandémie a transformé l’attractivité de cette zone géographique  qui est devenue beaucoup plus touristique. Il fallait faire face à une réelle explosion de l’offre. On a donc choisi de développer davantage l’idée d’auberge de jeunesse, pour attirer une clientèle plus jeune. Nous formons une vraie communauté de jeunes qui voyagent. Un lieu plus festif et évènementiel. Seul, en couple ou en groupe, les jeunes, aventuriers, surfeurs ou autres trouvent chez The Farm, un vrai  lieu d’accueil, d’échanges, de rencontres.

BG: Quelle est votre capacité d’hébergement?

VG: 118 personnes. Nous avons 16 chambres collectives. Nous avons essayé de créer des chambres classiques, mais ça n’a pas fonctionné avec notre clientèle.

BG: Vous avez gardé le même nom, The Farm.

VG: Oui car l’hôtel était bien référencé et avait remporté quelques prix touristiques.

BG: Qu’avez-vous initié qui vous démarque?

VG: Nous avons misé sur la qualité de l’hébergement et sur le service. Par exemple nous avons un ratio d’un employé pour quatre clients. Sur nos 33 salariés, quelques uns sont affectés uniquement à créer du lien entre les clients, tout spécialement à la piscine. Ils les conseillent sur les activités, sur leur périple, leur donnent des bons plans sur Bali et leur font rencontrer du monde. Notre licence d’alcool est aussi un point d’ancrage pour créer des événements et devenir un lieu de rencontres.

BG: Où est situé The Farm?

VG: Sur l’île de Bali à Canggu. Bali s’est développé à partir de l’aéroport. Au départ le tourisme s’est déployé vers le sud, puis  le fort développement et le manque de régulation, à orienté le déploiement vers le Nord et Canggu est encore plus au Nord.

BG: Que viennent chercher vos clients?

VG: Une ambiance de communauté, partager des expériences, rencontrer des gens dans un climat de confiance et dans l’ère du temps. Beaucoup rencontrent chez nous des copains pour poursuivre leur voyage.

BG: Comment vous faites-vous connaître?

VG: Comme je vous l’évoquais, les anciens propriétaires avaient fait un gros travail de marketing , sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Nous continuons et nous bénéficions du bouche à oreille.

BG: L’auberge de jeunesse a le vent en poupe partout.

VG: Les jeunes cherchent ces lieux pour ne pas être isolés, rencontrer des gens, faire la fête et vivre des expériences .

BG: Quelle est la meilleure saison pour venir chez vous?

VG: Nous sommes plein toute l’année. La seule variable c’est le prix. Nous sommes le premier hôtel en terme de référencement, de notoriété, de réputation, de succès. Nous venons d’obtenir trois oscars dans le palmarès Hostelword Cela renforce encore notre attrait.

BG: Quels sont vos projets?

VG: Nous avons choisi de construire un nouveau projet sur l’île de Nusa Pénida. Cette île est située au sud de l’aéroport, à 30 minutes en bateau. Ça fait toujours partie de la région de Bali. Elle s’est ouverte au tourisme en 2017. Avant elle avait la réputation d’abriter des mauvais esprits. Comme le développement du tourisme est récent et s’accélère, l’île bénéficie de nombreux projets d’infrastructure. La concurrence est déjà présente, mais peu qualitative. Nous créons une seconde auberge de jeunesse avec une capacité d’hébergement de 240 personnes.

BG: Vous reproduisez le modèle The Farm?

VG: Nous créons une auberge de jeunesse avec de multiples services, un véritable resort dans l’esprit Club Med. Avec salle de musculation, piscine, club, bar, restaurant, espace de coworking….. Nous ouvrirons au printemps 2025

BG: Que trouve t-on à Bali côté restauration?

VG: Il y a de tout et tous types de cuisines du monde entier, jusqu’au petit bistrot français. Beaucoup de concepts se sont développés qui se sont exportés en Europe. Il y a notamment des restaurants gastronomiques réputés, avec beaucoup d’expatriés qui se sont implantés.

BG: Avez-vous des conseils à donner à des entrepreneurs qui voudraient suivre votre modèle?

VG: Je pense que ce qui m’a aidé, c’est l’expérience multi formes que j’ai acquise au cours des cinq années où j’ai travaillé avant de me lancer. La connaissance du pays, des mentalités, du commerce local, du management…et puis il faut remonter les manches et ne pas compter ses heures. Mais il y a encore de la place.

BG: Qu’est-ce qui vous manque le plus?

VG: La famille bien sûr et la cuisine de ma mère.  Et puis les bons vins , car ici les taxes à l’importation sont de 90%, s’agissant d’un pays musulman. Quelques spécialités lyonnaises, aussi, comme les grenouilles.

BG: Côté vins quelles sont vos préférences?

VG: Je fais particulièrement confiance à mon père qui a une très belle cave. Je pense notamment au Gewurztraminer du Domaine Ernest Burn, avec un faible pour le Clos Saint-Imer, vendanges tardives. Le  Bellevue de Tayac, un Margaux du Domaine Fabre. Le Corton grand cru les Maréchaudes du Domaine Cornu. Et bien sûr les vins de Bourgogne que produit mon frère au Domaine Guilbert Gillet, avec une attirance toute particulière pour son Bourgogne aligoté aux Boutières.

BG: Un souvenir mémorable à table.

VG: Étudiant  à Lille, mon père pour me féliciter de mes notes, m’avait emmené manger un homard en Belgique. L’endroit où le homard est roi, De Oesterput à Blankenberge. Un moment Inoubliable.

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